Les femmes du 17 éme siècle
La paysanne : au milieu du siècle, dans une France encore aux ¾ rurale, les femmes représentent presque la moitié de la population active agricole. Encore en 1866, 40% des femmes sont dans les campagnes, contre 27% à l’industrie et 22,5% au service domestique. Au travail des champs s'ajoutent le travail domestique, mais aussi souvent des activités de lingère, repasseuse, couturière, ou l’animation de petits commerces. Victimes des préjugés, les femmes suscitent la défiance des hommes : elles se tiennent à l’écart des aliments du saloir le jour de leurs règles. Fontaine, lavoir, marché constituent autant de lieux de sociabilité pour les femmes, qui n'ont pas accès aux cafés masculins.
La bourgeoise : elle impose de plus en plus les normes de la famille normale. La morale bourgeoise condamne le couple illégitime - souvent ouvrier -, le célibat, l’homosexualité. Les familles cherchent à nouer des alliances par des mariages de raison. A la maison, l'épouse supervise le travail des domestiques et s’occupe de l’éducation morale et religieuse des enfants. Les oeuvres de charité, les réceptions chez les unes et les autres permettent aux femmes de se retrouver à l'extérieur de la maison. Le monde ouvrier n'est pas insensible à ce modèle bourgeois, dans la seconde moitié du siècle : l’ouvrier appelle son épouse « ma bourgeoise ». Il la souhaite au foyer : le travail des femmes après tout est anormal, et il concurrence celui des camarades. La place des femmes est à la maison... La ménagère représente un idéal de respectabilité. En 1898, la CGT, tout en souhaitant l'égalité des salaires, précise résolument que seules sont "autorisées" à travailler les célibataires et les