Les femmes dans la société de 1850 à 1914
« Les femmes dans la société de 1850 à 1914 »
« Une citoyenne sans les droits à la citoyenneté ». Voilà comment la poétesse britannique Elizabeth Sheridan définit la femme du XIXe siècle Elle montre ainsi le paradoxe de cette époque : les femmes, qui ont participé aux évènements révolutionnaires n’ont pas obtenu les droits politiques qu’elles avaient pourtant légitimement mérités pour de tels actions. La Femme reste donc au XIXe siècle soumise à la supériorité consacrée de l’Homme et exclue de l’espace publique avec, comme signe symbolique très fort, l’exclusion totale du droit de vote. La Femme est donc qualifiée par la brochure Femmes électeurs et éligibles de « nouveau prolétariat » suite à l’annonce par le gouvernement provisoire de l’universalité du droit de vote le 2 mars 1848 et de l’affirmation « il n’y a plus de prolétariat ». Pour autant, les femmes ne représentent pas une classe sociale à part entière puisqu’elles sont définis par rapport à leur fonction dans la famille « la mère, la sœur, la femme, la fille ». Mais leur place, à la fois en tant que genre et personne se définit par rapport à la société au regard de représentations culturelles institutionnalisées et garanties. La femme se définit donc aussi bien par rapport à l’espace privé, la famille, que par rapport à l’espace publique, la société. Dans quelle mesure, donc, la femme est-t-elle « une citoyenne sans la citoyenneté » dans le second XIXe siècle ? Nous verrons tout d’abord que la femme est exclue de l’espace publique en 1850, que celui-ci lui est rendu accessible par les transformations sociales du XIXe siècle et qu’il deviendra le lieu de la lutte pour l’obtention des droits politiques.
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L’origine des discriminations a pour origine des représentations symboliques et culturelles particulières. Ainsi, le monde ouvrier était