Les essais de Montaigne
I-
A. Rapports entre la torture et 3 notions : la vérité, la conscience et l’innocence
1. Torture et vérité
La torture n’est pas une preuve de vérité mais d’endurance à la douleur car celui qui peut la supporter cache la vérité, de même que celui qui ne peut pas la supporter, (sous-entendu,) car il avoue n’importe quoi : l4-6 « Car pourquoi la douleur me fera-t-elle plutôt confesser ce qui en est, qu’elle ne me forcera de dire ce qui n’est pas ? ». C'est ce que Montaigne appelle cacher la vérité : « ce qui en est » ≠ « ce qui n’est pas ».
De plus, il emploie beaucoup de termes logiques tels que « car », « pourquoi », « au rebours », ce qui montre que Montaigne prend le temps de démontrer ses arguments.
Cette hypothèse va encore plus loin, puisque si l’innocent est capable de supporter la torture, alors le coupable le sera encore plus car on lui offre « un si beau guerdon que de la vie » l9-10.
La torture produit donc le mensonge au lieu de la vérité, ce qui est l’inverse de l’effet attendu.
2. Torture et conscience
La torture repose sur l’idée fausse déjà démontrée par Montaigne que la conscience affaiblie le coupable et fortifie l’innocent, car elle pousserait le coupable à avouer. Selon Montaigne, cette idée est fausse. En effet, il utilise des modalisateurs tels que « il semble » l12, « moyen plein d’incertitude » l16, « pour dire vrai » l15 et il condamne cette pratique, il affirme que la torture n’est pas un moyen aussi fiable qu’on le croit en insistant sur le danger de cette pratique l1 « c'est une dangereuse invention » et l15-16 « un moyen plein d’incertitude et de danger »
3. Torture et innocence
Nous avons aussi un lien entre les 2 premières étapes. En effet, Montaigne va montrer que c'est incertain et que l’innocent va très semblablement mentir : « Etiam innocentes cogit mentiri dolor » (=l a douleur force a mentir même les innocents, de Publius Syrus) il emploi un argument d’autorité qui