Les essais de culture de coton au sénégal : 1820-1865
Intérêt du sujet :
Le sujet est intéressant en ce sens qu’il traite d’une tentative de diversification agricole qui a eu cours au Sénégal généralement considéré comme une terre où toute la politique agricole n’a consisté depuis la période coloniale qu’à favoriser l’expansion de la culture de l’arachide. Avec la fin des guerres napoléoniennes, la France avait recouvré la plupart de ses anciennes possessions. C’est ainsi que le Sénégal lui fut rendu par les Anglais, en vertu de l’article 8 du traité de
Paris du 30 mai 1814.
Le Sénégal, n’était pas encore une colonie. Il ne se composait que de quelques comptoirs sans grande activité et dont dépendaient des territoires sans limites fixes.
La France voulut ranimer le pays en, en faisant une colonie agricole. Il pensait ainsi se procurer des denrées dites coloniales, que La Martinique, la Guadeloupe, et Bourbon (Ile de la Réunion), ne pouvaient lui fournir qu’en quantités insuffisantes.
Les instructions données au tout nouveau gouverneur Schmaltz, avant son départ le 16 mai 1816, lui prescrivait d’examiner si le Sénégal se prêterait à la culture de denrées dites coloniales.
Dès le 25 novembre Schmaltz annonçait au ministre de la Marine, le baron Portal- qui avait en charge les colonies- : « le Sénégal pourrait longtemps fournir de grands avantages au commerce du royaume, surtout en indigo, et en coton… »
A l’appui de ses dires, il avait envoyé des échantillons de coton que les experts de Paris avaient estimé d’une valeur commerciale égale à celle des meilleures qualités de Géorgie et du Brésil.
Stimulé par cette appréciation autorisée, le gouverneur fit miroiter aux yeux du ministre d’immenses champs de coton en perspectives : « dans tout le pays depuis Saint-Louis jusqu’au Galam, le coton croit abondamment et n’a pour ainsi dire pas besoin de culture pour donner de