Les enjeux de la communication
Un autre grand facteur contribue à obscurcir et à complexifier le processus de communication :
La multiplicité des enjeux implicites. Communiquer, ce n’est pas simplement transmettre de l’information comme le veut la théorie canonique de Shannon.
Le psychosociologue Alex Mucchielli a, par exemple, repéré cinq enjeux de la communication :
L’enjeu informatif ;
L’enjeu de positionnement consistant à définir son identité par rapport à autrui ;
L’enjeu de mobilisation visant à influencer autrui ;
L’enjeu relationnel ;
L’enjeu normatif centré sur la régulation des relations elles-mêmes.
Informer ou divertir ?
Le premier enjeu de la communication consiste évidemment à transmettre de l’information. C’est ce que R. Jakobson appelle la « fonction référentielle ». Cependant, communication et information ne vont pas toujours de pair. En principe, la presse ou l’enseignement visent à informer alors que la communication publicitaire ou la propagande politique visent à séduire. Mais la distinction n’est jamais aussi simple. Le journaliste, l’homme politique, l’enseignant sont pris eux-mêmes à des degrés divers dans cette double contrainte de devoir à la fois informer mais aussi « accrocher » le public, le divertir, le séduire.
Le positionnement de soi
Le deuxième grand enjeu de la communication réside dans le jeu de positions des partenaires. Toutes les relations humaines impliquent d’abord une certaine mise en scène de soi, comme l’a montré le sociologue Erving Goffman (1922-1982).
Communiquer, c’est d’abord se montrer à autrui sous un jour particulier, présent une certaine image, défendre une identité particulière.
Cette relation est également marquée par des rôles sociaux joués par chacun. Ces rôles sociaux (profession, position de parenté, etc.) définissent à leur tour ce qui peut être dit ou non, et la façon dont cela doit être dit. On ne parle pas de la même façon à ses enfants, à ses collègues ou devant une