Les enfants ont de ces réfléxions
Follavoine, tout en repoussant le verre que Julie présente obstinément à ses lèvres. - "Pour mon fils! Pour mon fils!" Il est aussi bien le tien!
Julie. - Voilà! Toutes les corvées, alors? (Tout en posant le verre sur le coin du bureau.) Oui, toutes les corvées! Tu trouves que je n'ai pas fait assez pour lui depuis qu'il est né?... et surtout avant?... tu trouves que ce n'est pas suffisant de l'avoir porté pendant neuf mois dans mes flancs!...
Elle passe devant Toto, et descend un peu à gauche.
Follavoine, agacé. - Ah! là! "dans tes flancs!" Qu'est-ce que tu vas chercher: "Dans tes flancs"?
Il s'assied à son bureau.
Toto. - Maman!
Julie. - Quoi?
Toto. - Pourquoi c'est toi qui m'as porté dans tes flancs! pourquoi c'est pas papa?
Julie, soulevant Toto et le portant sur le canapé sur lequel elle s'assied également. - Ah! pourquoi... parce que, ton père!... S'il avait fallu compter sur lui!... mais comme il savait que ce devait être moi... alors!
Follavoine, à Chouilloux. - Je vous demande un peu si c'est des choses à dire à un enfant!
Toto. - T'avais qu'à prendre un autre monsieur.
Follavoine, furieux. - Voilà: "T'avais qu'à prendre un autre monsieur!" C'est charmant!
Julie. - Oh! tu sais, un homme ou un autre!...
Toto. - Ah! ben, j'serai pas comme ça!
Julie, l'embrassant. - Chéri, va! Au moins tu as du coeur, toi!
Follavoine, à Chouilloux. - C'est insensé, monsieur Chouilloux! C'est insensé!
Chouilloux. - Mais non, c'est charmant! (Se levant, en considérant Toto de loin.) Les enfants ont de ces réflexions!
Julie, à Toto. - Tu vois la différence entre un père et une mère! Ton père ne veut même pas se purger pour toi!
Toto. - Ca m'est égal! J'veux pas qu'il se purge!
Follavoine, descendant jusqu'au canapé. - Ehé!... Tu entends! Il est plus raisonnable que toi.
Chouilloux, descendant également vers Toto. - Ehé!... Il ne veut pas qu'on fasse boire son papa!
Toto, indiquant Chouilloux avec