Société d'origine Les Baoulé résident au centre de la Côte-d'Ivoire et se sont formés progressivement depuis le XVIIIe siècle, après une série de migrations akan venues du Ghana actuel. En se constituant, ils ont assimilé divers éléments de culture non-akan (notamment des Mandésud —Gouro, Wan— et des Sénoufo) vivant aujourd'hui dans leur voisinage. De langue akan, la société baoulé comporte ainsi de nombreux traits culturels non-baoulé, particulièrement sensibles chez les groupes du Nord-Est et du Nord tels que les Kodè, les Goli, les Satikran, les Bro, les Fan et les Faafoué du Nord. Tous ces groupes n'existaient probablement pas à l'origine dans le rassemblement des migrations akan, mené dit-on par la mythique reine Abla Pokou dans la première moitié du XVIIIe siècle. La langue kodè comporte par exemple quantité de mots wan. L'influence mandé-sud, bien sensible notamment dans les masques faciaux, se retrouve également chez les Ayahou et les Akwé résidant à proximité du pays gouro. En outre, le système de parenté de plusieurs groupes baoulé (Kodè, Goli...) n'est pas de type matrilinéaire comme chez les Akan (Agni, Ashanti...), mais patrilinéaire, comme chez les Mandé. Bien que le chef du groupe baoulé-warébo (région de Sakassou) ait souvent été considéré, en raison de sa filiation présumée avec la reine Pokou, comme le roi des Baoulé, la société baoulé (dont l'identité ethnique s'est en réalité construite à la fin des années 1910 sous l'effet de la colonisation française engagée en 1893) était largement décentralisée. La société baoulé précoloniale était organisée autour de villages, voire autour de bourgs, ceux-ci constituant les véritables références en matière sociopolitique. Dans sa relation avec le monde de la brousse, le village, dans lequel se déroulait de nombreuses danses masqufes, ftait en outre au cœur de la pensée religieuse baoulé. Usage de l'objet L'ethnologue et historien de l'art allemand Hans Himmelheber (né en 1908) a collecté cette sculpture en