Les définitions empiriques
Qu’est-ce que la monnaie ? Cette question par laquelle il faut bien commencer, n’admet pas de réponse simple, acceptée par l’ensemble des économistes, ni sous l’angle empirique, ni sous l’angle théorique. Paradoxe des sociétés marchandes : la monnaie est de plus en plus présente dans tous les instants de la vie quotidienne des agents économiques et, parallèlement, ses formes sont de plus en plus complexes et multiples. La monnaie est l’un des concepts les plus difficiles à définir de la théorie économique. D’où le choix de rejeter au dernier chapitre ce qui forme habituellement la matière du premier chapitre d’un cours sur la monnaie, l’examen critique et rigoureux des différentes définitions théoriques qui ont été proposées de la monnaie par les différents auteurs. Elles supposent en effet, pour être comprises, la connaissance préalable des mécanismes par lesquels la monnaie est créée et détruite et des déterminants des comportements de détention de monnaie des agents économiques : c’est-à-dire des institutions monétaires et financières qui forment l’objet de ce cours.
Et la conséquence de ce choix : commencer par le recensement des formes actuelles de ce qui est considéré par les autorités monétaires comme de la monnaie ou de la quasi monnaie et la présentation des définitions empiriques qu’elles utilisent pour le besoin de la politique monétaire, de la monnaie appelées les « agrégats monétaires ».
Mais cette démarche délibérément empirique exige malgré tout quelques définitions générales préalables provisoires permettant simplement de