Les deux sources de la morale et de la religion, Henri Bergson, 1932.
La première différence s’oppose de trois façons. D’abord Bergson confronte le caractère hésitant des hommes au caractère assuré des animaux. Ensuite il compare la conscience que les hommes ont de la mort et du monde à l’inconscience des plantes et des animaux. Et enfin, il juxtapose l’angoisse de l’être humain à la tranquillité du reste de la nature. L’Homme est « mal assuré » dans le monde car il doit aménager lui-même ses conditions d’existence dans le monde contrairement à l’animal car, pour lui, ses conditions de survie sont mises en place par la nature. L’Homme doit tirer des leçons de ses erreurs pour s’améliorer, c’est pour cela que l’action humaine n’est pas immédiatement adaptée au monde. Les réussites de l’Homme à travers les siècles constituent une base dont les prochains hommes devront apporter de nouvelles connaissances et compétences. L’Homme évolue, il doit tout inventer, tout apprendre par lui-même, contrairement aux animaux. Bergson dit que « L’Homme ne peut pas exercer sa faculté de penser sans se représenter un avenir incertain » : l’Homme craint les échecs car ils lui sont