les convictions
•ennemi : Adversaire qui cherche à nuire.
•vérité : La vérité concerne l'ordre du discours, et il faut en cela la distinguer de la réalité. Elle se définit traditionnellement comme l'adéquation entre le réel et le discours. Qualité d'une proposition en accord avec son objet. La vérité formelle, en logique, en mathématiques c'est l'accord de l'esprit avec ses propres conventions. La vérité expérimentale c'est la non-contradiction de mes jugements, l'accord et l'identification de mes énoncés à propos d'un donné matériel. On distinguera soigneusement la réalité qui concerne un objet (ce cahier, cette lampe sont réels) et la vérité qui est une valeur qui concerne un jugement. Ainsi le jugement : « ce cahier est vert » est un jugement vrai ou bien un jugement faux. La vérité ou la fausseté qualifient donc non l'objet lui-même mais la valeur de mon assertion. La philosophie, parce qu'elle recherche la vérité, pose le problème de ses conditions d'accès et des critères du jugement vrai.
* Dans ces conditions on voit qu'une conviction, dès lors qu'elle est fausse, est non seulement une ennemie de la vérité, mais une ennemie de la sorte la plus dangereuse, plus dangereuse en tout cas que ne l'est un mensonge, puisque avoir une conviction fausse c'est affirmer comme vrai ce qui est faux sans savoir que cela est faux, c'est-à-dire sans reconnaître ni poser en aucune manière la vérité elle-même : quand je suis à tort convaincu de quelque chose, je suis l'ennemi tant extérieurement qu'intérieurement de la vérité. 2. Le doute, seul ami de la vérité Il apparaît donc que, plus que le mensonge, la conviction peut en effet être le pire ennemi de la vérité. Mais, dira-t-on, il faut bien que l'ami de la vérité affirme cette dernière, et pour cela il lui faut être convaincu.