Les constitutionnalismes anciens et modernes
« La loi n’a pas tous les droits. », Mireille Delmas-Marty - extrait de la revue Le Monde de l'éducation, Novembre 2000. Phénomène très ancien, le constitutionnalisme apparait dans l’Antiquité gréco-romaine et se « perfectionne » au fur et à mesure que les sociétés changent et évoluent. On peut donc distinguer deux périodes du constitutionnalisme : le constitutionnalisme ancien et le constitutionnalisme actuel ou moderne. Le constitutionnalisme est l’ensemble des mouvements historiques de pensée ayant permis l'apparition des constitutions en tant que technique de limitation du pouvoir. Il suppose l’existence d’un organe chargé de veiller au respect de la supériorité hiérarchique de la Constitution. Sous la Révolution française, le terme constitutionnalisme signifiait qu’une Constitution écrite et rigide devait être adoptée, afin de limiter l’absolutisme monarchique. L’idée de supériorité de la Constitution n’était pas absente (notamment afin d’assurer la garantie des libertés individuelles), mais elle était plus politique que juridique. Aujourd’hui, l’expression constitutionnalisme traduit à la fois la supériorité politique de la Constitution (qui se traduit par l’adhésion de l’ensemble de la communauté national à la Constitution) mais aussi juridique (qui se traduit par l’invalidation des actes contraires à la Constitution). Il caractérise les mouvements de pensées qui à partir de l’époque moderne réfléchissent à une limitation du pouvoir au nom du respect des droits individuels. L’intérêt de ce sujet est de voir l’évolution du constitutionnalisme au travers des âges, les changements qu’il a pu subir tant dans son fond que dans sa forme. On s’attachera dans une première partie aux caractéristiques du constitutionnalisme « ancien », puis on se penchera dans une seconde sur les écarts qu’il présente avec le constitutionnalisme « moderne ».
I. Le