Les conditions de travail des mineurs
S'il était un métier à ne jamais devoir oublier, sans doute serait-il celui de mineur. De tous temps, ces hommes, femmes et parfois même enfants, méprisés par les classes sociales dominantes, contribuèrent dans le courage et la misère à effectuer un travail que souvent ils héritaient, sans libre choix, de leurs ascendants. Mais le terme " métier " convient-il éthiquement pour désigner le labeur exécuté par ces êtres humains ? Ne conviendrait-il plutôt pas mieux d'utiliser les mots exploitation ou encore esclavage ?
Bien qu'ayant évolué au cours des siècles, les conditions de travail et de vie des mineurs furent déplorables, frôlant bien souvent les limites de l'acceptable.
1) L'évolution progressive des conditions de travail des mineurs Liégeois
A. Un métier " multisexe "
Si la mine fut principalement un métier masculin, elle fut aussi celui de nombreuses femmes et enfants.
Ce n'est, en effet, qu'à la fin du dix-neuvième siècle qu'une loi prohiba le travail des femmes dans les mines belges.
Leur travail était très pénible et ne s'unissait nullement avec d'une part, leur morphologie plus frêle que celle de leurs conjoints, et d'autre part, avec leur rôle de mère et d'épouse.
Comment pouvaient-elles concilier un travail quotidien de 10 heures avec la prise en charge d'une famille souvent nombreuse ?
Interdire aux femmes de travailler de concert avec les hommes, les incitèrent ainsi à rester chez elles et veiller tantôt au maintien de leur logis, tantôt à l'éducation de leurs enfants. Cette modification importante permit à long terme une diminution de la misère dans la classe ouvrière au dix-neuvième siècle.
De plus, au fil des années, l'enseignement se développa et les enfants des mineurs purent se scolariser plutôt que de travailler dès leur plus jeune âge dans les charbonnages.
B. Un travail épuisant pour un salaire infamant
Sous l'Ancien Régime, la durée de travail dans les mines était de 6 heures mais beaucoup effectuaient de plus