L’affaire Dreyfus

L'affaire Dreyfus s'inscrit dans la lignée des grandes batailles de la guerre idéologique et religieuse que les français n'ont cessé de mener depuis la Réforme et la Révolution.
Cette affaire voit l'affirmation d'un nationalisme qui s'oppose avec vigueur aux intellectuels, le tout s'inscrit dans un contexte où les anciennes solidarités sont remises en question.
Cette période voit également sous l'injonction du pape Léon XIII le ralliement d'une partie des catholiques, non pas à la doctrine républicaine (laïcité...), mais aux institutions de la République.
Ce qui rompt la fracture Droite/Gauche et permet des gouvernements de coalition entre républicains modérés, dits « progressistes » et la droite, alors qu'on assiste à une percée socialiste (législatives de 1893) et à une recrudescence d'attentat anarchistes.
Donc quand l'affaire Dreyfus éclate, le vieux parti républicain entre progressistes plus ou moins adeptes de l'esprit nouveau (c'est à dire d'une politique religieuse conciliatrice), radicaux remobilisés sur le thème de l’anticléricalisme et socialistes en plein essor.
Ce qui amène à la formation de 2 blocs antagonistes, gauche contre droite, au détriment du centre.

L'affaire Dreyfus est-elle réductible à la « question juive » ?

L’antisémitisme est au cœur de l'affaire Dreyfus : _Presse antisémite se déchaîne : On peut lire dans La croix « C'était l'ennemi juif qui trahissait la France » _ Lettre ouverte de Zola provoque en France métropolitaine et en Algérie des manifestations dont les slogans repris en cœur sont « A bas Zola ! », « Vive l'armée ! », « A bas les juifs ! ». En Algérie on assiste aux pillages de magasins israélites. _ La haine antijuive reste un élément de premier ordre tout au lonf de l'affaire Dreyfus qui ne cesse d'exciter l'opinion. Barrès « Que Dreyfus est capable de trahir, je le conclus de sa race ».

Même si au cours de l'affaire Dreyfus l'antisémitisme s'est manifesté de manière