Les belles soeurs
Tout d’abord, les femmes de Tremblay sont victimes des mêmes carcans de mères et épouses que dans la pièce de Denise Boucher, car la vie quotidienne a un impact de possession sur celles-ci. Menant des vies lourdes et redondantes, ces femmes ont le sentiment d’être enfermées en tant que mère, pour assurer le bien être des autres. Dans la pièce, «Les fées ont soif», Marie incarne seulement la mère et voici comment ces états d’âmes sont traduis : «J’me sens niaiseuse. Inutile. Ça m’tente de rien. Cte bébé-là, même quand i dort i m’enlève tout mon jus». Il est clair que Marie se dévalorise en tant que mère par rapport à son enfant. Le fait qu’elle n’ait pas d’énergie, même lorsque son enfant dort, prouve qu’elle est atteint psychologiquement. Le vocabulaire employé est dépressif et il vient appuyer son sentiment d’enfermement. En parallèle avec «Les belles sœurs», Rose se sent aussi méprisée par son rôle de mère, jusqu’à n’en pleurer : «Pis a ‘finira pas comme moé, à quarante-quatre ans, avec un p’tit gars de quatre ans sur les bras pis un écœurant de mari qui veut rien comprendre». De ces propos, Rose interprète sa vie comme si elle était déjà finie et anéantie. Elle y met un peu d’exagération, comme si son garçon était un fardeau et que son mari l’empêchait de vivre. D’ailleurs, l’emprise qu’il y a sur ces femmes est une bonne source de motivation pour obtenir du changement. Cependant, elles ne prennent pas les bons moyens pour que leur situation s’améliore, comme dans cet extrait : «Qu’est ce que je demanderais de plus à la vie? Et des maris, il y en a des pires que le mien. Et à quoi ca sert un mari?». Les nombreux questionnements de Marie dans ce passage semblent très ironiques. Elle s’interroge sur sa vie de couple, comme si elle voulait éviter le fait qu’elle est malheureuse. Pourtant, la présence de son mari ne change rien à ses yeux. Pour appuyer davantage ce besoin de changement, Rose dans «Les belles