Les arts sous le iiieme reich
A] L’art dégénéré :
Il existait donc en Allemagne, un art dégénéré.
Le terme d’art dégénéré, ou Entartete Kunst en allemand, fut prononcé pour la première fois par Joseph Goebbels, le ministre chargé de la propagande du Reich. Fut qualifiée d’art dégénéré toute œuvre ne correspondant pas aux critères esthétiques, et (nous le verrons par la suite) idéologiques, des nazis. En principe, tout art moderne était condamné par le Reich. De nombreuses rafles s’effectuèrent dans les différents musées allemands. On estime à près de 5000 le nombre d’œuvres, peintures, sculpture ou dessin détruit sur ordre de Goebbels à la veille de la guerre. Le gouvernement organisa en 1935 une exposition d’art dégénéré à Nuremberg. La même année, furent promulguées les premières lois anti-juives portant le même nom. Triste coïncidence pour un art souvent appelé « judéo bolchevique ».
En 1937, fut organisée, à la maison de l’art allemand de Munich, une nouvelle exposition d’art dégénéré. Les nazis firent exposées des œuvres d’handicapés mentaux ainsi que des dessins d’enfants au milieu d’œuvres d’artistes connus, dans le but de démontrer l’aspect malsain et impur de cet art moderne.
Nourrit par la crise économique et par un antisémitisme croissant, cette exposition fut une vraie réussite et le public réagit de manières très favorable à cette initiative. Ainsi participèrent, malgré eux, à cette exposition des artistes comme Otto Dix, Max Ernst ou encore Marc Chagall.
Cubisme, Dadaïsme, Expressionnisme, Futurisme, Impressionnisme, Abstrait,… Les nazis fermèrent les fenêtres à tous ces courants d’arts, mais pas seulement pour des raisons esthétiques…
Car au-delà d’un éventuel goût pour l’art, les nazis se préoccupaient surtout du message véhiculé par l’œuvre elle-même. La moindre critique du régime se voyait immédiatement écrasée. Bertolt Brecht vu nombres de ses ouvrages désintégrés lors d’autodafés commandés par les nazis. Les œuvres traitant du