Les arts de l'oralité
Une veuve avait un fils unique curieux. La veuve avait trois cents dirhams qu'elle avait ramassés au cours d'une vie laborieuse. L'enfant ne travaillant pas, le ménage vivait là-dessus petitement.
Un jour de souk la mère donna cent dirham à son fils en lui disant : "va faire le marché et garde-toi de perdre l'argent"
Dans le souk le garçon fut attiré par l'appel d'un homme qui criait sa marchandise:" qui veut acheter un mot pour cent dirham?" Le garçon donna seulement 50 l'argent à l'homme et lui dit: "voilà l'argent, quel est le mot?
" Ne l'oublie pas: même au pays de la confiance, ne fais jamais confiance, à rien ni personne"
Le garçon, riche de réflexion nouvelle mais privé de ses 50 dirham rentra chez sa mère sans avoir fait un achat. Elle le reçut avec force reproches: "qu'est ce que je t'ai fait –o mon dieu! Pour avoir un tel fils? "Un bon à rien qui achète des mots ! ce n'est pas avec cela que nous allons vivre !" Mais la semaine suivante confia encore 50 dirhams à son fils et l'envoya au souk. Il entendit au souk le vendeur qui appelait le client : "qui veut acheter un mot pour cent dirhams?" Il tendit les 50 dirhams et réclama le mot en échange de son argent :"li ghlab iaf, répondit brièvement que celui qui a gagné pardonne! Fais-en un bon usage, tu t'en repentiras pas".
Quand sa mère le vit revenir sans argent et sans provisions, elle manqua s'étrangler de colère et se répandit en malédictions. La semaine suivante, la mère confia les derniers 50 dirhams à son fils. Mais cette fois elle décida d' aller avec lui au souk pour l'empêcher de gaspiller son argent, et pour récupérer les sommes déjà perdues. Malheureusement, il y avait foule sur le chemin du souk et le jeune homme marchait vite ;bientôt, elle le perdut de vue. Le garçon, en effet se hâtait , pressé d'échanger son argent contre un mot nouveau. Aussi dés qu'il fut prés du marchand, il ne le laissa pas achever sa phrase:" voilà l'argent. Quel est ton