Le débat concerne les wannabes (les apotemnophiles), des gens désirant se faire amputer une extrémité, un membre sain, pour leur bien-être. À la suite de la lecture du témoignage « À qui est ce corps en définitive ? », nous avons constaté les motivations qui poussent les aspirants à se faire amputer un membre ainsi que leur désaccord face au refus de la part de certains médecins et professionnels de la santé à considérer cette chirurgie comme un traitement valable. Pour les aspirants, le désir de se faire amputer cause davantage de problèmes psychologiques que l’amputation elle-même pourrait en causer. De plus, la curiosité, l’esthétisme ainsi que la volonté de triompher du handicap physique sont tous des facteurs qui motivent ces personnes à désirer de se faire enlever une ou plusieurs extrémités. Ces opérations, étant pourtant essentielles au bien-être des wannabes, sont des pratiques controversées et posent des problèmes éthiques, surtout pour le personnel médical en Europe et aux États-Unis, car plusieurs ne voient pas l’utilité d’enlever un membre sain à un individu simplement pour lui permettre de soi-disant retrouver son identité réelle.
À la lumière de ces considérations, nous nous demandons : « Est-ce immoral de pratiquer l’amputation volontaire sur un membre sain? ».Tout d’abord, dans ce cas, plusieurs exigences morales sont impliquées. D’abord, l’amputation volontaire peut être considérée comme une chirurgie esthétique comme une autre ; c’est à se demander pourquoi une augmentation mammaire ou un changement de sexe, par exemple, serait plus moral que l’ablation d’un membre. Ici, c’est l’égalité qui entre en jeu. De plus, on doit considérer la liberté des aspirants et le respect de la vie ainsi que de la dignité. Aussi, parmi celles-ci, il y a dilemme moral entre la liberté des aspirants et le respect de la vie. D’un côté, les apotemnophiles prônent le libre choix, la possibilité de faire ce qu’ils veulent avec leur corps. D’un autre côté, il est vu