Lecture du cid
Nous allons donc nous demander si la tragédie classique permet une passion qui n’est pas monstrueuse ? si la passion tragique est toujours monstrueuse ?
I. La fatalité tragique à déchirement intérieur du héros
1) Un héros qui souffre
La répétition du mot « peine » à la fin de chaque vers souligne la douleur du héros, mais qui illustre aussi l’évolution de la pensée de Rodrigue.
- Strophe 1 et 2 « O Dieu, l’étrange peine ! », l’adjectif « étrange » a le sens d’inconnue à abattement du héros, et sa souffrance.
2) Un héros en contradiction
- Les champs lexicaux en jeux dans le passage sont ceux de l’honneur et de l’amour, de nombreux formulations soulignent l’opposition entre ces deux champs lexicaux à opposition au centre du dilemme de Rodrigue.
> Ces oppositions sont mises en évidence par les antithèses :
- « Contre mon propre honneur / mon amour s’intéresse : » (v.12)à antithèse mise en évidence par la césure qui sépare l’honneur et l’amour.
- « Il faut venger un père, / et perdre une maîtresse : » (v.13) à opposition mis en avant par la césure et le parallélisme.
- « Réduit au triste choix ou de trahir ma flamme,
Ou de vivre en infâme, » (v.15-16) à le dilemme est évoqué clairement ici avec le mot « choix », par ailleurs c’est la rime « flamme/infâme » qui souligne l’opposition entre amour et honneur.
- « Père, / maîtresse, honneur, / amour, » (v.21) à le vers est haché et vient souligner doublement l’opposition
- « Noble et dure contrainte, / aimable tyrannie,
Tous mes plaisirs sont morts, / ou ma gloire ternie » (v.22-23) à le chiasme fait ressortir l’opposition.
- « M’es-tu donné pour venger mon honneur ?
M’es-tu donné pour perdre ma Chimène ? » (v.29-30)
> Ce dilemme de Rodrigue est par ailleurs souligné par ses nombreuses interrogations à v.19, 20, 29, 30 qui traduisent son incertitude quant à la résolution à choisir.
> Les choix de Rodrigue
Rodrigue est donc