lecture anaytique la peine de mort Hugo
Séance 6 : les procédés de la persuasion
Victor HUGO, préface, Le Dernier jour d’un condamné
Victor Hugo est connu en littérature mais aussi en politique et il pense que l’écrivain a une mission sociale. Ses prises de position et son engagement politique et social le conduiront notamment sous Napoléon III à l’exil pendant vingt ans (1851-1870). Lors de sa parution, d’abord anonyme, en 1829, Le Dernier Jour d’un condamné est mal accueilli. On lui reproche notamment de se complaire dans l’horreur. Victor Hugo rédige alors, trois ans après la première édition, une préface dans laquelle il met en avant la fonction morale et politique de son roman. Le roman prend dès lors, pour Hugo, une dimension idéologique.
Pbque : Comment l’auteur emploie-t-il efficacement une stratégie fondée sur la sensibilité ?
I- Un réquisitoire construit sur la réfutation
1) Le schéma argumentatif du passage
-Le texte est très fermement structuré : on le voit aux connecteurs logiques et articulations du discours qui découpent le texte en trois parties : « d’abord », « mais », « la troisième et dernière raison ». Il est ainsi aisé de retrouver le schéma argumentatif de ce passage.
-La première phrase est au présent de vérité générale : elle énonce donc une thèse, qui n’est pas celle de Victor Hugo, qui désigne par une périphrase « ceux qui jugent et qui condamnent » les partisans de cette thèse que va contrer Hugo. On note qu’il s’adresse d’abord aux instances judiciaires, qui seront à nouveau évoqués par le GN « les criminalistes ». On remarque également qu’il y a une association, une sorte d’équivalence, qui s’établit entre « juger » et « condamner ». Discrètement, Victor Hugo assimile ainsi l’exercice de la justice à celui de la condamnation, forgeant ainsi l’image d’une justice sévère.
-Le texte se construit ensuite sur un schéma simple : Hugo commence par énoncer les arguments des partisans de la peine de mort, puis leur oppose des contre- arguments. On le voit