Lecture analytique lorenzaccio acte 4 scène 11
Lorenzaccio
Alfred de Musset, 1834
Acte IV Scène 11
Détail
Problématique: l'enjeu individuel et politique que représente le meurtre va-t-il trouver enfin une réponse ?
I) Autour du héros : Scoronconcolo et le duc1. Ø Scoronconcolo, auxiliaire et faire-valoir :
Ü Il est le symbole du bon sens, en contraste avec la folie de Lorenzo
Ü Il est ici le représentant du peuple : sa réaction préfigure celle de la popula-tion de Florence, et donc l'échec politique du meurtre
2. Ø Le duc, victime sans grandeur :
Ü Personne n'étant présent sur scène, le duc peut livrer ici son véritable caractère sans avoir à le masquer.
Ü Jusqu'au bout, Alexandre est vulgaire et grossier, anticlérical (“j'ai soupé comme trois moines”), mufle (“ce sera cavalier, mais ce sera commode”), empli de préjugés, orgueilleux, une véritable caricature de lui-même.
Manger et jouir semblent les deux seules activités de cet être tout de chair, ne possédant pas de sentiments.
Ü Il apparaît plus animal, bestial, qu'humain (morsure au doigt)
Ü Sa mort, les yeux fermés, est symbolique de son aveuglement tragique : il n'a jamais vu, depuis le début, le manège de Lorenzo.
II) Stylisation et symbolisme du meurtre1. Ø Stylisation
Ü Ce meurtre, le seul véritable acte de la pièce, s'oppose à la fois aux modèles classiques et romantiques :
* classique : la mort est montrée sur scène
* romantique : pas de débordements, d'émotions vives, de gestes/cris...
En fait, on peut presque voir ici la mise en abîme d'une mise en scène classi-que d'un meurtre, Scoronconcolo en étant le spectateur - absent pendant le meurtre lui-même, comme il se doit.
Ü Le meurtre est infiniment stylisé : il tient en cinq lignes et peut être suivi à partir de trois didascalies ; il se déroule sans un bruit, l'acte lui-même semble "propre", comme la vertu que Lorenzo veut retrouver.
Ü Le champ lexical de la mort ne s'applique ici qu'à... Lorenzo, et dit déjà l'échec personnel du meurtre.
2. Ø