Lecture analytique de l'oeuvre de zola, chapitre xii
Problématique : quelle représentation de la création artistique cet extrait propose t-il ?
L’extrait assimile la création artistique à un véritable adultère. En effet, le point de vue de Christine est adopté : c’est elle qui voit la scène, comme le montre dès le début de l’extrait les termes « elle voyait enfin ». Or cette épouse assiste à l’« accouplement brutal » de son mari avec la « Femme nue » de son tableau. Le champ lexical de l’accouplement est largement développé, avec les expressions suivantes : « le geste éperdu de caresse », « le va-et-vient passionné de son bras », « une étreinte mêlée de membres ». Les précisions anatomiques sont toutes sensuelles (deux occurrences du « ventre » et des « cuisses », « les aines », « le nombril »). Et le vocabulaire de la trahison vient compléter : « souffletée », « trompée », « l’autre », « trahison ». L’indifférence de Claude à l’égard de son épouse est flagrante, on la lit à travers les négations : « il ne répondit pas » et « il ne la regarda pas ». Elle va jusqu’au rejet, formulé nettement dans le juron final au discours direct : « Fous-moi la paix, hein ! » C’est donc à travers le regard d’une épouse délaissée et impuissante que Zola met en scène l’acte de création. Claude, tel un nouveau Pygmalion, cherche à insuffler la vie à sa création ; il semble totalement abandonner le monde réel et se sacrifier pour sa peinture, à laquelle il voue un amour fou. L’insistance sur la couleur rouge (« rouge pur », « vermillon vif », « carmin ») symbolise cette passion dévastatrice, jusqu’à la folie. Ce thème est évoqué dès le début de l’extrait, avec l’absence de sensation douloureuse du peintre : « il ne sentait pas la cire brûlante de la bougie ». Les termes « affolé », « exaltation d’irréel », « grand fou d’artiste » viennent ensuite le développer. Il s’agit là d’un thème récurrent des