Lecture analytique de l'excipit du père goriot
Le texte se présente en deux volets, Rastignac servant en quelque sorte de pivot. I- Le sordide de la fin 1) La rapidité du service religieux :
Voir les indications temporelles (« aussitôt que » ), l’adj. « brève » et le verbe « disparurent » pour souligner la rapidité de la prière.
Voir aussi : « quelques pelletées » (les fossoyeurs en font le moins possible.
2) Le vide se fait progressivement * « disparurent », « le quitta » (concerne les gens, le clergé) * Les deux voitures « armoriées » : elles sont vides. La noblesse est donc uniquement de façade, mais est intérieurement vide. 3) L’atmosphère :
Humidité, crépuscule (« nuages », « humide crépuscule » (noter l’antéposition de l’adj.)) : tout évoque une fin, la tombe.
II- Une nouvelle vie 1) La fin des illusions : « horrible tristesse », « dernière larme de jeune homme » : si on considère Le Père Goriot comme un roman d’apprentissage, on a ici la fin de l’éducation de Rastignac.
L’ancien Rastignac apparaît de façon plutôt positive : répétition lyrique de « larme » mise en valeur par le rythme ternaire, sacralisation de sa pureté initiale par l’expression « saintes émotions » et par la progression thématique de la phrase qui se termine sur « cieux » (mouvement d’élévation symbolisant l’idéalisme de Rastignac) 2) Une sorte de résurrection * D’abord la mort : champ lex. («corps », « tombe », « crépuscule ») dans la 1e partie * Puis : l’idée de vie, de mouvement (« briller les lumières », « vivait ce beau monde », « ruche bourdonnante ») dans la 2e partie.
Cette opposition est aussi soulignée par un double mouvement selon un axe verticla : * D’abord la descente (« fut descendu », « fosse », « fossoyeur », « crépuscule ») * Puis la montée (« vers lehaut », « colonne Vendôme » et « dôme », « pomper »)
Paradoxalement, cette fin de roman apparaît donc aussi comme le début de quelque chose (voir l’expression « premier acte »