lecture analytique de René de Obaldia, Innocentines
Lecture analytique
« Le plus beau vers de la langue française », Innocentines, Obaldia.
Intro
René de Obaldia est un auteur français né en 1918. Poète, romancier, et dramaturge, Obaldia est académicien depuis 1999 et son œuvre, prolifique, est fortement marquée par l’usage constant du comique. Son recueil Innocentines, dont est issu le poème que nous allons étudier a été publié en 1969.
LECTURE DU POEME
Dans quelle mesure peut-on dire que ce poème est parodique ?
Après avoir étudié dans un premier temps comment le poète mettait en place un décor particulier, nous analyserons dans la seconde partie la dimension parodique du poème.
5
10
15
20
25
30
35
40
Le plus beau vers de la langue française
« Le geai gélatineux geignait dans le jasmin »
Voici, mes zinfints
Sans en avoir l’air
Le plus beau vers
De la langue française.
Ai, eu, ai, in
Le geai gélatineux geignait dans le jasmin...
Le poite aurait pu dire
Tout à son aise :
« Le geai volumineux picorait des pois fins » Eh bien ! non, mes zinfints.
Le poite qui a du génie
Jusque dans son délire
D’une main moite a écrit :
« C’était l’heure divine où, sous le ciel gamin,
LE GEAI GELATINEUX GEIGNAIT DANS LE JASMIN. »
Gé, gé, gé, les gé expirent dans le ji.
Là, le geai est agi
Par le génie du poite
Du poite qui s’identifie
A l’oiseau sorti de son nid
Sorti de sa ouate.
Quel galop ! Quel train dans le soupir ! Quel élan souterrain !
Quand vous serez grinds
Mes zinfints
Et que vous aurez une petite amie anglaise
Vous pourrez murmurer
A son oreille dénaturée
Ce vers, le plus beau de la langue française
Et qui vient tout droit du gallo-romain :
« Le geai gélatineux geignait dans le jasmin. »
Admirez comme
Voyelles et consonnes sont étroitement liées
Les zunes zappuyant les zuns de leur zailes.
Admirez aussi, mes zinfints
Ces gé à vif
Ces gé sans fin
Tout ces gé zingénus qui sonnent comme un glas :
Le geai géla… « Blaise ! Trois heures de