Le langage trahit-il notre pensée
C’est à ce moment que nous avons réellement la conscience de nos pensées. « Le langage est la forme de la pensée. Les mots sont les corps dont la pensée a besoin pour être réelle. » Hegel. A l’inverse sans les mots en nous, nous ne pouvons penser, avec des mots flous et imparfaits notre pensée devient de même. C’est donc bien le fait de penser et d’énoncer la vérité ne serait-ce que dans notre tête, qui marque la sincérité du langage à l’égard de notre pensée. Ainsi le langage est indissociable à la pensée, il ne peut donc pas la trahir.Enfin, le langage peut aussi se définir comme le lieu même de la pensée, il joue un rôle dans l’élaboration de celle-ci. Le langage permet de fixer nos pensées sinon elles tomberaient dans l’oubli au moment même où elles apparaîtraient. C’est grâce à lui qu’il nous est possible de nous souvenir de ce que nous avons pensé. C’est ainsi …afficher plus de contenu…
Mais la pensée en général ne se réduit pas seulement à ma pensée mais aussi à celle d’autrui. Il est fréquent de juger ou de trahir la pensée des autres par un usage particulier de notre langue.Les mots que nous utilisions trahissent souvent les pensées des autres de manière volontaire ou involontaire. Il existe une part de mauvaise foi dans le langage qu’on use quand on veut donner tort par exemple à la pensée de l’autre. Ainsi une dualité s’installe entre dire la vérité et avoir raison. On peut par nos mots avoir raison mais pour autant trahir la pensée vraie qu’on voulait défendre. La rhétorique et la sophistique, que Socrate condamne, sont des techniques destinées non pas à dire ou faire dire la vérité, mais à faire passer pour faux ce qui est vrai et inversement en mettant son interlocuteur dans l’embarras. Le langage est donc là un outil de pouvoir exercé sur autrui qui trahit bien le