Le génocide des tutsis, au xviiième siècle
Les tensions ne font que s’amplifier au fil des années. En 1973, le chef d’Etat-major de l’armée et ministre de la Défense Juvénal Habyarimana organise un coup d’Etat militaire au nom de l’unité nationale et proclame la deuxième République. L’historien rwandais Jean-Paul Kimonyo qualifiait ce régime « d’autoritarisme bonhomme ». Cette politique pro-hutu amplifia la haine vis-à-vis des Tutsis. En 1990, une guerre civile éclate entre les partisans du gouvernement d’Habyarimana et le Front patriotique rwandais (FPR), le groupe rebelle tutsi fondé en 1987 et dirigé par Paul Kagamé. Les accords d’Arusha, censés garantir la paix, sont signés en 1993. Pendant cette période, le pouvoir hutu développe une propagande haineuse qui prépare psychologiquement la population au génocide. Les médias sont utilisés pour conditionner les individus, tout comme les mots …afficher plus de contenu…
Ce texte, qui qualifie les massacres de la population civile de « génocide », avait prévu l’envoi d’un rapporteur spécial chargé de mener une enquête au sujet de toutes les exactions commises. Cela a été la première mission décidée par l’ONU en vue d’établir une justice au Rwanda. L’universitaire ivoirien René Degni Segui, président de la Ligue des droits de l’homme de son pays, est l’homme qui a été choisi pour conduire ce projet. Boutros Boutros-Ghali, secrétaire général des Nations unies, a aussi mis les grandes puissances et les pays africains au banc des accusés, en leur reprochant leur incapacité à enrayer le génocide. René Degni Segui, alors que le génocide était encore en cours, a fourni à la Commission des conclusions quant à l’identité des principaux responsables. Ce juriste ivoirien