Le voyage initiatique de la dette
A l'instar des initiations, chacune de ces vagues façonnent à leur manière l'économie et la société. Elles dégrossissent, lavent, purifient et tendent vers une perfection, un art de vivre, un partage.
Incroyable? Intolérable? Tout dépend de l'interprétation.
Commençons par un très bref résumé historique. La crise actuelle commence en 2007 avec la crise de l'immobilier aux USA. Durant le début des années 2000, les banques prêtent à tout va à des particuliers qui n'auraient jamais pu devenir propriétaires sans que soient prises en compte les hausses futures de prix du marché immobilier et grâce à des prêts à taux variables. On joue sur l'immobilier comme en bourse en quelque sorte. Ce qui devait arriver, arriva. Le marché immobilier se retourne, part à la baisse, les taux d'intérêts remontent, les particuliers sont lavés. Fin du premier voyage.
Les banques américaines se retrouvent avec des montagnes d'emprunts impayés qui font pencher dangereusement les balances comptables. Il faut faire passer la patate chaude. On dissimule ces emprunts "pourris" dans des instruments financiers dans lesquels figurent aussi des emprunts de grande confiance. La FED donne son imprimatur et confère à ces produits la meilleure note financière possible: AAA. Dès lors les banques américaines inondent le marché bancaire et leurs consœurs européennes se laissent tenter. La dette passe le mur de l'Atlantique. Les banques européennes logent ces produits obscurs dans tout ce qui imaginable: fonds, options, financements divers. Ce qui devait arriver, arriva. La partie obscure devient ingérable et en Août 2007, du haut de ses murs, la BNP trompette qu'elle n'est plus en mesure de coter certains fonds. La confiance s'effondre, le marché du crédit se contracte, les banques sont