Le ventre de l'atlantique
304 mots
2 pages
J'ai beaucoup aimé ce livre, à cause de l'originalité de l'écriture et de la façon dont il restitue, à chacun, son regard : " Tout est dans le regard de celui qui regarde "… J'ai observé avec beaucoup d'intérêt l'Afrique (le Sénégal) et ses habitants, la France et ses indigènes, avec les yeux de la narratrice, des yeux d'exilée nostalgique qui porte un regard tendre mais sans complaisance sur ses concitoyens et... sur nous... Dans ce livre, il a été, pour moi, moins question d'apprendre des choses sur le Sénégal et la France, le poids des traditions et de la religion, la misère et ses corollaires, le sort des immigrés, etc., que de regarder tout cela " de l'intérieur ", sous un angle inhabituel, avec d'autres yeux... Dès lors, on mesure, autrement, la tragédie que vit ce pays, entravé par les traditions les plus archaïques, l'obscurantisme et le sous-développement. Aucun espoir pour les rebelles, les différents : l'exclusion du groupe ou l'exil semblent les seules solutions offertes. L'éducation en est une autre si l'on est assez fort pour surmonter le conflit de loyauté (cf. p.71 la narratrice et sa grand-mère). Ne restent que la ruse, le déni ou le rêve pour survivre : ruse des femmes (femmes réduites à leurs ovaires) dont la condition nous est montrée, ici, dans toute son horreur. Gla-gla… Déni du triste sort réservé aux immigrés sur notre territoire, par ces mêmes immigrés... Rêves de ces ados que rien ne pourrait ternir... Quant au regard sénégalais sur notre RMI et nos allocs..., j'ai beaucoup ri, mais... jaune ! Regards de pauvres sur nos droits sociaux, " privilèges " de riches ?! Ce même regard, tout au long du chapitre 11, sur les touristes... Là, je me suis sentie très