Le téléphone
Les abonnés dépendaient d'un central téléphonique (pour les miraliers, celui d'Aurillac). Ces centraux employaient exclusivement des jeunes filles célibataires, les fameuses "demoiselles du téléphone", à la moralité irréprochable. Leur travail consistait, au moyen de fiches "Jack", à mettre en relation les abonnés de leur secteur avec les correspondants demandés. L'opération se passait en plusieurs étapes :
· l'abonné décrochait son téléphone et tournait la manivelle ou appuyait sur le poussoir. · l'opératrice voyait le volet d'appel de l'abonné "chuter". · elle branchait son casque sur le circuit de l'abonné et demandait le numéro (ou le nom) du correspondant. · S'il s'agissait d'un abonné de son secteur, elle appelait directement ce correspondant, et mettait les deux abonnés en relation en branchant les deux fiches "Jack "sur son tableau. · S'il s'agissait d'un abonné d'un autre secteur, ou d'un autre central, elle appelait l'opératrice correspondant à ce central et lui transmettait la demande. Elle reliait alors l'appelant sur un circuit auxiliaire qui le renvoyait vers la nouvelle opératrice, qui se chargeait du reste de l'opération.
La complexité du processus engendrait naturellement des dysfonctionnements, des plaintes, des récriminations mais aussi parfois une certaine complicité entre l'abonné et l'opératrice.
Les responsables des Postes et Télégraphes hésitèrent beaucoup à abandonner ce système et à passer à "l'automatique" car ils pensaient les Français incapables de retenir un numéro à 6 chiffres . C'était les sous-estimer, voyez plutôt le nombre impressionnant de codes que nous sommes maintenant tenus de connaître par coeur (numéro de carte bancaire, digicode, mots de passe internet ...).
Le téléphone automatique :
Le téléphone automatique a été inventé par Almon Strowger, aux États-Unis vers 1891. Celui-ci, entrepreneur de pompes funèbres, soupçonnant les opératrices de privilégier son concurrent, voulait éliminer les