Le tweed
De ses origines rurales, Gabrielle Chanel a conservé certaines croyances et ce souci permanent de la réalité. Si elle ponctue son appartement ou ses créations de gerbes de blé, c’est son attachement viscéral à la terre et aux fruits qui s’exprime. Pour elle qui enfant grattait la terre à mains nues pour y enfouir ses trésors et son chagrin, la terre est rédemptrice, porteuse de renouveau et de création. L’approche du plasticien français Didier Marcel propose une mise en situation immédiate et littérale. La terre investit sols et murs. Elle devient sculpture. Une réalité idéalisée vue au travers d’un morceau de champs de labour.
Ouvrer, modeler, façonner, préparer. Autant de verbes qui s’appliquent à la terre comme à la couture. Dans les deux cas, la main affronte la matière pour la dompter. Soumettre le tissu à son caprice de créatrice, pour en révéler sa beauté et son caractère unique est ce que Chanel n’a jamais cessé de réitérer. Comme le tweed fit l’homme, avec Chanel il fit la femme. Elle obtint que les laines soient moins lavées pour qu’elles gardent leur moelleux et leur souplesse. Car bientôt allait naître dans ses ateliers le vêtement qui saluerait son «come-back».
LES TWEEDS
Chic à souhait, effrontée impunément, elle est l’incarnation de la parisienne!
La parisienne «Chanel», celle dont l’allure et la désinvolture enchantent tous les esprits.
Elle n’est autre que le mannequin fétiche de Gabrielle Chanel en cette année 1958: Marie Hélène Arnaud.
Tout la distingue. Légèrement accoudée au balcon du 31 rue Cambon, son port,