Le théâtre
A côté de ces divers courants, le dramaturge Paul Claudel fait figure d'isolé. En effet, le théâtre de Claudel, s'il doit au symbolisme sa stylisation poétique du décor, par son ampleur lyrique et parfois épique est proche du théâtre baroque. En utilisant le sacré, les drames claudéliens dégagent une singulière intensité dramatique. Sa façon de concevoir le théâtre, tantôt sous une forme brève et ramassée, tantôt sous une forme «fleuve» inspirera de nombreux dramaturges
Le théâtre expressionniste des années 1920
Le théâtre expressionniste proclame avec violence la faillite de la civilisation européenne et son premier dramaturge est l'Allemand Franz Wedekind. Il s'agit de secouer l'apathie et l'abrutissement des masses pour les mener à la révolte, et le théâtre d'agitation qui naît alors va proliférer tout au long du XXe siècle. Mais ce théâtre se sert surtout d'une démarche onirique, déformatrice, et essaie de présenter le chaos social par l'absurde et l'irrationnel. Une technique minutieuse, empruntée souvent aux théâtres traditionnels de l'Asie, sert à désintégrer littéralement, par des visions déformantes proches de l'obsession, le sens critique du spectateur. Georg Kaiser, Carl Sternheim et Fritz von Unruh en sont les meilleurs représentants.
La comédie
La comédie traditionnelle continue cependant à avoir du succès avec les pièces de Boulevard presque anachroniques d'André Roussin et d'autres. Cependant, les comédies plus acerbes de Jules Romains (Knock, 1923 ; Donogoo, 1930) commencent à bousculer le confort intellectuel du boulevard, tandis que celles de Marcel Pagnol créent le genre «marseillais» avec des moyens traditionnels mais