Le théàtre au xviie siècle
1) Évolution des genres
Les humanistes avaient tenté d’imposer, dès 1550, un théâtre comique et tragique sur le modèle antique, mais, dès 1600, ces genres périclitent au profit de deux autres : la pastorale et la tragi-comédie. Genres nouveaux, tous deux se caractérisent par leur atmosphère baroque : recherche de l’intensité des effets, absence de règles, romanesque outrancier, mélange des tons comique et tragique. Tandis que la pastorale, inspirée de
L’Astrée, met en scène, au travers de péripéties multiples, des bergers aristocrates uniquement préoccupés de psychologie amoureuse et débattant sur un mode précieux, la tragi-comédie propose une intrigue non moins romanesque mais remplie de violence et de macabre – et parfois de drôlerie – à la manière du drame shakespearien.
Si la tragi-comédie et la pastorale sont préférées aux tragédies à l’antique qui ne sont guère jouées que par les élèves des collèges jésuites, les farces et les spectacles de la commedia dell’arte manifestent le théâtre comique vivant du début du XVIIe siècle.
La farce est un spectacle comique populaire proposé sur des tréteaux de foire où l’on voit un meneur de jeu (Tabarin est le plus célèbre) brocarder de manière burlesque des maîtres pédants et trop sûrs d’eux. La commedia dell’arte, théâtre comique populaire né au XVIe siècle en Italie, est fondée sur l’improvisation de personnages types
(Arlequin, Pantalon, Colombine…) à partir d’un canevas établi.
2) Conditions matérielles des représentations
Les comédiens, excommuniés par l’Église, se réunissent en troupes itinérantes et souvent temporaires. Ce sont des associations d’acteurs dont les membres se partagent bénéfices et gains, au même titre que l’auteur qui reçoit un pourcentage des recettes. Les seuls théâtres permanents se trouvent à Paris (l’hôtel de Bourgogne et l’hôtel du Marais, créé en 1634, qui fusionneront en 1680 avec le théâtre du Palais, pour former la Comédie-Française). À