Le theatre
a) Le langage dramatique : la représentation est déjà inscrite dans le texte ; le texte de théâtre est constitué du discours des personnages et des didascalies ; les uns et les autres sont conçus pour faciliter au lecteur la compréhension des personnages, guider les acteurs et suggérer une mise en scène.
Exemple (s) / Le Mariage de Figaro Acte II, scène 1 :
Didascalies indiquant les sentiments des personnages :
Dans cette scène, plusieurs didascalies guident l'interprète avec précision : "se jette dans une bergère" suggère à l'actrice jouant le rôle de la comtesse d'adopter une attitude extrêmement libre, décontractée. Ensuite les didascalies rythment l'évolution des états d'âme : "souriant", puis "rêvant", enfin "en se servant fortement d'un éventail" lorsque le ressentiment contre le comte remplace l'attendrissement à l'égard de Chérubin.
Répliques suggérant certains sentiments ou états d’âmes :
Mais les répliques suffisent bien souvent à guider l'acteur dans son jeu. Par exemple, lorsque Suzanne rapporte à la Comtesse que Chérubin la trouve "noble et belle mais si imposante", celle-ci répond : "Est-ce que j'ai cet air-là, Suzon? moi qui l'ai toujours protégé." Le lecteur devine très bien, derrière l'apparente réprobation de la timidité du page, la satisfaction d'amour propre ressentie par la Comtesse. L'actrice jouant le rôle s'efforcera de rendre cette ambiguïté par un ton de voix, un jeu de physionomie indiquant la coquetterie.
Répliques à la tonalité ambiguë, susceptibles de recevoir plusieurs interprétations selon le choix de l’interprète :
Parfois, le ton à donner au texte est plus difficile à déterminer : par exemple au début de II,1, sur quel ton la comtesse dit-elle : "Quoi, Suzon, il voulait te séduire?"; "Et le petit page était présent"? Est-ce surtout le ton de la surprise indignée, la honte d'apprendre que son infortune est connue du petit page? Ou au contraire, s'amuse-t-elle avec sa