Le Survenant
La liberté est une des sources de bonheur que le Survenant trouve dans le nomadisme.

Avant tout, le nomadisme permet au Survenant une liberté d’expression et d’action qui est rare chez les habitants du Chenal du Moine. En effet, il s’est éloigné des modèles culturels et des traditions imposés à cette société. Il dit ce qu’il pense sans se préoccuper des jugements et des méchancetés qui seront portés sur lui. Nous le percevons clairement lorsque Alphonsine le surnomme parfois « Fend-le-vent» (p.45).Dans le même ordre d’idée, l’insouciance et le détachement du Survenant sont palpables face aux attitudes antipathiques d’Amable et d’Alphonsine qui : «… eurent beau être vilains avec lui, il ne s’offensa ni de leurs regards de méfiance, ni de leur remarques mesquines »(p.42) .Il a, par ailleurs, un sens de l’humour assez élevé puisqu’il va même rire devant les réflexions ironiques d’ Amable lorsque celui-ci lui dit dans l’anaphore: « chante toujours, beau marle, chante nous tes chansons. Berce-nous pour mieux nous endormir! » (p.134). De plus, il arrive même au Survenant de critiquer l’aspect sédentaire et figé des Beauchemin. Un exemple frappant met l’accent sur leur attachement aux biens matériels, aussi mineurs soient-ils, lorsque le Survenant leur dit : « Pour ben faire, faudrait toucher à rien dans cette maison icitte : le père a son fauteuil, le garçon, sa berçante, et v’là que la petite mère a sa tasse… » (p.35). Ainsi, ce roman met en lumière dans sa globalité, un système d’oppositions marquant entre le nomadisme et le sédentarisme, en mettant l’accent sur l’un ou l’autre de ses aspects chez certains personnages. L’auteure compare par exemple le personnage d’Amable au sédentaire aigri, qui ne sait pas jouir de la vie et le confronte à la joie de vivre du nomade représenté par le Survenant. En effet, Lorsque celui-ci critique Amable en lui disant : « …parce que tu aimes rien en dehors de ta tranquillité…le lien paternel aura aidé à