Le suicide en milieu carcéral
Depuis les années 1980 le suicide est devenu en France notamment un phénomène d’actualité de la santé publique. Le suicide compte par an plus de morts que les décès dus aux accidents de la route. Plus d'un tiers des français (38%) ont connu dans leur vie le suicide d'un proche et pour 5%, il s'agissait d'un membre direct de la famille (père, mère, soeur, frère ou enfant) et pour 13% celui d'un membre indirect. 13% des personnes interrogées (ce qui représente 5,2 millions de français) reconnaissent avoir envisagé sérieusement de se suicider dans leur vie et les trois-quarts plusieurs fois (bilan de la 4ème journée nationale pour la prévention du suicide du 4 février 2000). Il serait intéressant de se plonger dans une définition et dans quelques statistiques générales pour pouvoir ensuite se focaliser le suicide en prison avec ses statistiques, ses caractéristiques, ses soins et sa prévention actuelle.
I. Le suicide en général
1) Qu’est ce que le suicide ?
Le suicide, c’est l’action de se donner soi-même la mort, de se détruire ou de se nuire gravement (Dictionnaire encyclopédique Larousse, 1979).
Le suicide est un comportement plus qu’un simple acte car il ne se limite pas au moment précis ou il s’accomplit. Il est précédé d’une évolution qui remonte parfois très loin (dans l’enfance par exemple) (Baechler, 1975).
Quidu décrit le suicide comme l’acte de se tuer, acte réussit sanctionné par la mort, « la tentative de suicide, acte incomplet se soldant par un échec ».
Durkheim en 1897 parle du suicide comme « tout cas de mort qui résulte directement ou indirectement d’un acte, positif ou négatif, accompli par la victime elle-même et qu’elle savait devoir produire ce résultat » (Moron, 2005, p.15).
2) Statistiques générales
Selon l’organisation mondiale de la santé, un million de personnes se suicident chaque année dans le monde, soit plus de 100 personnes à l’heures. De plus tous les suicides ne sont pas comptabilisés puisque