Le silence
Pour cette planche, dont le sujet est le silence, j’ai été tenté de compiler le travail effectué par notre regretté F :. Pierre Dac, qui ayant à traiter ce sujet, s’est assis à l’orient, a salué le VM et ses F. : et, après avoir annoncé son sujet, a croisé les bras et a observé un silence absolu, silence rompu au bout de 30 mn par un tonitruant « Je n’ai pas dit, VM ». Et l’Orateur a regagné sa colonne. Evidemment, n’est pas Pierre Dac qui veut et je me garderai bien de l’imiter. Tout en soulignant néanmoins qu’à travers l’humour par l’absurde dont ce célèbre maçon était coutumier, il y avait, comme souvent, un fond de vérité. Car pendant près d’une demi-heure, les F. : de sa loge ont partagé l’expérience trop rare du silence.
Tout apprenti se trouve assujetti à la loi du silence. Pendant cette période, il doit apprendre à se taire, à se contrôler, à dominer ses élans naturels. En observant ce qui se passe autour de lui, il découvrira peu à peu les particularités du rite comme la spécificité et la gestuelle inhérentes au travail maçonnique.
Se concrétisant par une mise en retrait du monde, le silence rend disponible. Il favorise l’observation et permet l’apparition d’énergies subtiles.
Celui qui veut comprendre le monde doit passer par l’univers du silence pour méditer objectivement, parvenir à l’entendement des choses secrètes et faire s’exprimer la simplicité naturelle et la virginité du cœur. Bien évidemment, ce mouvement en soi va donner un sens tout particulier à son inscription dans l’axe de la perpendiculaire, car le silence favorise l’ascension pour parvenir à la contemplation de Dieu. Par extension, la loi du silence se rapporte aussi au secret de rigueur pour tout ce qui se rapporte à la loge, à l’Ordre, à ses frères.
Le silence est omniprésent dans la symbolique du grade d’apprenti, il se place tout naturellement dans la catégorie des outils subliminaux que l’on utilise quotidiennement.
Le silence des apprentis est présenté