Le sabotage
Le sabotage est une forme d'action que peuvent ambitionner tous les groupes désireux de dépasser la diffusion de presse clandestine. De nombreux laboratoires clandestins se mettent en place pour produire les explosifs, indispensables. Jules Dumont et la chimiste France Bloch-Sérazin montent en août 1941 un petit laboratoire pour fournir des explosifs aux premiers combattants communistes. Le laboratoire produit également des ampoules de cyanure pour permettre aux résistants de se soustraire à la torture en cas d'arrestation. France Bloch-Sérazin est arrêtée en février 1942, torturée, déportée à Hambourg et décapitée à la hache en février 1943. En zone Sud, l'ancien royaliste Jacques Renouvin se livre aux mêmes activités pour le compte des groupes francs du réseau Combat.
À la longue, le vol de dynamite sera préféré à la fabrication artisanale. Les Britanniques en parachutent également des tonnes à destination de leurs réseaux SOE dont l'une des missions essentielles est le sabotage. Les chemins de fer sont la cible préférée des saboteurs. On comprend d'ailleurs bien vite que le déboulonnage est autrement plus efficace que les explosifs.
Les déraillements de train sont d'une efficacité discutable pendant toute la période de l'occupation où les Allemands parviennent à réparer les voies assez rapidement. Après le débarquement de Normandie et celui de Provence, joints aux bombardements alliés, ils peuvent désorganiser plus efficacement la retraite des Allemands. Les sabotages des voies font évidemment moins de dégâts collatéraux que les bombardements.
Les sabotages du matériel sortant des usines d'armement est une forme d'action plus discrète, mais vraisemblablement au moins aussi efficace que les attentats à l'explosif.
De même, des résistants « individuels » ou en petit groupe obtiennent des résultats de manière non violente. En truquant des documents et des rapports, des fonctionnaires privent des usines « collaboratrices » d'une partie des matières