Dans le dictionnaire Petit Robert, le rêve est «une suite de phénomènes psychiques se produisant pendant le sommeil», ou bien «une construction imaginaire destinée à satisfaire un besoin, un désir». Ses synonymes sont alors : fantasme, désir, rêverie, chimère, utopie. Nous allons nous intéresser au rêve intime qui se déroule pendant notre sommeil, lorsque les souvenirs, les connaissances et les désirs du subconscient se mélangent pour former des images, des scènes dont nous ne percevons souvent pas le sens immédiatement. Depuis la nuit des temps, l’homme rêve. Il ne fait pas les mêmes rêves ni n’en fait les mêmes interprétations au fil des siècles. Dans la Rome Antique, les rêves étaient considérés comme des interventions divines et leur interprétation était cruciale pour bien comprendre les volontés du Panthéon. Puis, avec l’arrivée du christianisme, le rêve ordinaire, individuel, devient tabou, et son interprétation, interdite, oubliée. En effet, selon l’Eglise chrétienne le diable tentait de s’introduire dans les esprits par le biais des rêves, il était donc très dangereux pour le salut des âmes d’y prêter attention. Seuls les rêves des saints et des rois étaient «admis» car ils étaient censés avoir une valeur prophétique. La tradition d’oniromancie (la science du rêve) est donc oubliée pendant quelques siècles, et refait surface à la Renaissance, même temps que reviennent à la mode l’art et l’architecture antique et on publie alors beaucoup d’ouvrages d’interprétation des rêves, tel que Le Livre des songes (ses auteurs, sans doute nombreux, sont inconnus, et leurs sources d’inspiration remontent à l’Antiquité). Mais c’est au XIXème siècle que l’homme renoue véritablement avec cet aspect si mystérieux de l’esprit. Au XIXème siècle, la France est en pleine transformation économique avec la montée de capitalisme et subit de surcroît une instabilité politique. Dans ce monde qui s’urbanise, s’industrialise, se mondialise même, l’homme en