le roman miroir au 19ème siècle
Stendhal dans Le Rouge et le Noir: Un roman est un miroir qui se promène sur une grande route. Tantôt il reflète à vos yeux l’azur des cieux, tantôt la fange des bourbiers de la route. Et l’homme qui porte le miroir dans sa hotte sera par vous accusé‚ d’être immoral ! Son miroir montre la fange, et vous accusez le miroir ! Accusez bien plutôt le grand chemin où est le bourbier, et plus encore l’inspecteur des routes qui laisse l’eau croupir et le bourbier se former.
Les mouvements réalistes et naturalistes : miroir de la société au 19ème siècle
Après la révolution sanglante de 1848, réprimée violemment par le pouvoir, chutent les illusions romantiques et les utopies socialistes. Le réalisme est né. En 1849, l’après dînée à Ornans, tableau de Courbet dont le mot d’ordre est « Fais ce que tu vois, ce que tu sens, ce que tu voudras », fait scandale. C’est une représentation de la vie quotidienne des paysans, qui est dénué de tout but symbolique. On qualifie son œuvre de « Réaliste » et ce terme est très vite repris pour caractériser certaines œuvres littéraires.
Le roman réaliste apparait au 19ème siècle. Son rôle est avant tout de dépeindre les abus de la société dans de nombreux domaines. La volonté affiché est d’observé le réel, et de donner dans le roman, l’illusion parfaite de la réalité. Ce mouvement puise ses thèmes dans le monde contemporain, social et historique. En effet, il s’intéresse à ce que nos sens perçoivent et décrète que tout évènement, objet, être, chose ou action sont dignes d’être des sujets littéraires et qu’ils doivent être rendus de manière véridique. Les écrivains réalistes se donnent donc pour but de représenter fidèlement la société de leurs temps, même dans ses détails les plus sordides. C’est ainsi qu’émergent les ouvriers, les artisans ou encore les prostituées dans le roman. Balzac est sans doute l’écrivain qui illustre le mieux ce genre romanesque avec notamment Le père Goriot.