Le role des médias
Si gouverner consiste pour certains à « réfléchir, élaborer et concerter en secret », depuis quelques décennies, cette vision est devenue quelque peu irréalisable du fait de la révolution médiatique qui s'est déroulée dans notre démocratie. Depuis le 4 janvier 1937 où fut émise la première émission de 20h à 20h30 (le futur JT) pour quelques centaines de postes de télévisions, à 2003 où 94,8% des foyers possèdent au moins un téléviseur, on comprend aisément les bouleversements qui s'en sont suivis tant pour les citoyens-téléspectateurs (qui passent en moyenne plus de 3h30 par jour devant leur télé en 2004), que pour leurs gouvernants.
Signalons que le terme de médias ne se résume pas uniquement au télévisuel, mais aussi à la radio ou à la presse écrite, mais le XXe siècle ainsi que la Ve République sont nettement plus marqués par la révolution de l'image que par un essor fulgurant de la presse écrite ou de la radio. La démocratie, comme on le sait, est un régime politique fondé sur la souveraineté de citoyens qui élisent leurs représentants librement, une condition essentielle de la démocratie est l'existence d'une sphère publique dans laquelle s'épanouit l'opinion publique. Les médias ont pour rôle d'animer cette sphère, tout en garantissant un pluralisme des points de vue, et c'est là que se pose la question de la place des médias dans une démocratie.
Si leur mission initiale est d'informer le citoyen, à l'heure actuelle 58% des français avouent utiliser la télévision comme premier moyen d'information politique, on peut donc se demander si la