La loi de 1906 sur le travail dominical est claire : le repos hebdomadaire du dimanche est obligatoire. Considérée comme un gain significatif dans la réduction du temps de travail, elle a été une forte avancée sociale pour les travailleurs. La proposition du député UMP Richard Mallié d’élargir le travail dominical en autorisant l’ouverture de tous les magasins le dimanche dans les grosses agglomérations et les zones touristique a donc soulevé un grand débat en France à la fin de l’année 2008. L’amendement potentiel de cette loi a montré à quel point le débat relatif au repos dominical est récurrent et plus que jamais d’actualité. L’opposition au projet a mobilisé non seulement des députés de l’UMP, mais également des représentants de la majorité UMP. En outre, l’Eglise et les syndicats se sont rapprochés pour lutter contre ce que propose M. Mallié ; à leur avis, le slogan de Sarkozy, « travailler plus pour gagner plus », est une menace non seulement pour l’individu et sa vie familiale, mais aussi pour la société française dans son ensemble. En revanche, il existe aussi des arguments favorables à l’élargissement du travail dominical. Selon certains observateurs, la réhabilitation économique de la France en dépend, alors que d’autres adversaires apprécient par-dessus tout la liberté de choix. Evidemment, tout le monde n’est pas du même avis. La question est donc posée : la généralisation de l’ouverture des magasins le dimanche serait-elle dans l’intérêt de tous les Français? Afin de parvenir à une position équilibrée quant à cette problématique, examinons d’abord les arguments que présentent les avocats et les adversaires pour justifier leurs points de vue.

Pour commencer, il y a le raisonnement selon lequel l’amendement de la loi est dans l’intérêt du consommateur. L’ouverture des magasins le dimanche représente une évolution dans le mode de vie française, notamment en milieu urbain ; elle entraînera une augmentation du pouvoir d’achat pour les salariés. La