Le registre fantastique
FANTASTIQUE
Vocabulaire : l'atmosphère fantastique est destinée à susciter l'inquiétude (voir notre notice sur le genre fantastique). Le vocabulaire saura pour cela maintenir l'ambiguïté (termes à double sens, lexique de l'incertitude) et caractériser constamment le trouble du personnage, confronté à des phénomènes inexplicables, par le lexique de l'étrange et le champ lexical de la peur. Formes : le registre fantastique est souvent associé à la description dont on observera la valeur subjective et incertaine (onirisme, comparaisons et métaphores témoignant de l'incapacité à cerner le phénomène). Renvoyée au témoignage incertain d'un sujet solitaire (focalisation interne), l'appréciation des faits nous est livrée de manière parcellaire et hésitante. La syntaxe sera pour cela caractérisée par la phrase brève, volontiers elliptique (suspensions), et fréquemment interrogative. Exemple : le registre fantastique dans le roman policier :
Georges Simenon, L'Affaire Saint-Fiacre, 1959.
registre lyrique
Vocabulaire : on trouvera dans ce registre tout le vocabulaire de l'émotion en relation avec les grands thèmes lyriques (voyez notre notice sur le genre lyrique) : amour, mélancolie, nostalgie, bonheur, extase, communion avec la nature... Formes : la fonction expressive est évidemment dominante (forte implication du pronom je) et alterne avec la fonction impressive qui mobilise le récepteur et l'invite à partager la ferveur. Pour suggérer l'intensité des émotions éprouvées, les tournures exclamatives (invocations, apostrophes) ou interrogatives sont fréquentes, ainsi que les figures de l'insistance (anaphores, hyperboles, gradations). La syntaxe est enfin soucieuse de musicalité (cadences du vers, ampleur de la phrase). Exemple : le registre lyrique dans le roman :
Albert Cohen, Belle du Seigneur, III,