Le rapport à la violence en france du xvie à nos jours
3243 mots
13 pages
Comprendre ce que le peuple exprime lors des périodes de troubles et d'agitations collectives, constituent l'une des matrices les plus dynamiques de la discipline historique. Si la chronique des évènements passés, comme l'évoque Arlette Farge, a souvent réduit la figure de l'historien à la traduction évènementielle, de nombreux membres de cette communauté ont œuvré tout au long du XXe siècle à promouvoir la discipline en tant que science sociale – allant à l'encontre d'une histoire « rythmée par saccades » et favorisant l'appréhension de nouvelles problématiques. Selon cette direction, il ne s'agirait pas, alors, de faire disparaître l'évènement, mais plus, de l'insérer selon les sensibilités, traditions culturelles ou logiques sociales. C'est dans cet esprit que l'on traitera, ici, de la violence - en tant que manifestation brutale du propos et du comportement - au sein des conflits sociaux - témoins de la présence d'organisations collectives aux motivations contradictoires. Afin de mieux délimiter les termes de conflits sociaux et de violence, on peut adopter le point de vue de J. Nicolas et de son ouvrage La rébellion française. Mouvements populaires et conscience sociale, 1661-1789, où celui-ci retient les oppositions accompagnées de véhémence - allant du faible tumulte à la sédition armée - suscitées par au moins quatre individus n'appartenant pas à la même famille. L'enjeu est bien de comprendre ce qu'exprime la manifestation d'une volonté collective, d'une « exigence de reconnaissance de soi, d'honneur, et de dignité » face à des décisions du pouvoir perçues injustes. En cela, la violence peutelle être considérée comme une forme de langage politique du peuple ? Pour ce faire, on tentera de distinguer les motifs du recours à la violence et de ses significations dans le cadre des conflits sociaux datant du XVIe au XXIe siècle. On retiendra alors ceux ayant pour moteurs des « atteintes matérielles objectives » ; et ceux résultant plus de la sphère subjective.