Le rapport entre la bande dessinée et les grandes surfaces
Une enquête menée par TNS-Sofres pour Livres Hebdo prouve que la bande dessinée se vend d'abord en supermarché. Les albums de bande dessinée se vendent deux fois plus en grande surface qu'en librairie. Une évolution de la consommation culturelle qui se répercute forcément sur les perspectives éditoriales, voire même, qui entraîne une perception de la bande dessinée changeante. Y aurait-il une opposition entre bédéphiles et acheteurs de BD ?
La « bande dessinée de supermarché » est une expression utilisée par les connaisseurs en BD - qui préfèrent parler de leur passion en la désignant comme le « neuvième art » - pour désigner la bande dessinée alimentaire, de mauvaise qualité, souvent, des bandes dessinées calibrées, des ouvrages de commande réalisés sur un laps de temps très court. Ces bandes dessinées sont appelées « BD à thèmes » et portent sur les grands sujets de la vie comme l'amour, l'argent, le couple, les enfants, des grands sujets qui touchent la vie de tout un chacun. Ces albums, très souvent édités par la maison d'édition Vents d'ouest, se retrouvent la plupart du temps en supermarché, et rarement dans les librairies spécialisées BD. On peut dès lors échafauder une hypothèse : les acheteurs de BD en supermarché et ceux se fournissant en librairie spécialisé seraient deux publics totalement différents, ayant une appréhension de la bande dessinée bien particulière
La perception du genre par son public
En librairie spécialisée, on trouve bien évidemment les vieux classiques (Astérix, Tintin, Spirou...), comme en supermarché, mais surtout les nouveautés du moment, ce qui est moins présent en grande surface, où le genre maître est la BD à thème, une BD conçue pour être offerte. Depuis le milieu des années quatre-vingt-dix, la BD à thème explose en supermarché, et se trouve très régulièrement au top des ventes Electre de la bande dessinée. Symbolique de cette explosion, l'album Je ne