Le public et peter brook
Licence professionnelle
Fiche de lecture
L’espace vide, Peter BROOK, Points Seuil, 1977
Si Peter BROOK s’intéresse à la manière de jouer et de mettre en scène pour capter l’attention du spectateur, il s’intéresse aussi à l’effet du public sur l’acteur, le jeu. Notons un paradoxe : on peut penser de manière légitime que la qualité d’un spectacle dépend de la mise en scène, cependant « tout dépend du public » (p.39). C’est sur ce point que porte ce travail.
Un metteur en scène souhaite recevoir du public silence et concentration. Peter BROOK remarque que la perfection du travail théâtral ne produit pas automatiquement l’effet escompté : l’efficacité de la mise en scène sera différente en fonction du public. BROOK distingue alors deux catégories de spectateurs.
Un premier public viendra au théâtre pour aller au théâtre, comme un signe social (il vient pour se montrer) et/ou culturel (quête intellectuelle). Le choix de la pièce passe pour lui en deuxième position. L’interaction avec les acteurs est quasi nulle. Le public est fermé, dans la mesure où il ne donne rien ; il ne se passe aucun échange entre le public et les acteurs, le spectacle ne s’enrichit pas d’un feed-back. Le dialogue s’appauvrit tout au long du spectacle. « La vie quittait les acteurs à mesure que le contact direct avec le public et le sujet s’amenuisait. » (p.42).
Quand le public est au théâtre pour des raisons sociales, le contact avec la mise en scène est inexistant parce que ce public est enchaîné dans une routine, il ne vient pas pour les bonnes raisons, il est dans une logique de monstration. Il se place lui-même en situation de représentation (sociale) face à la représentation (théâtrale). Cette forme de relation n’apporte de profit à aucun des deux partis.
Quand le public est au théâtre pour des raisons culturelles, une communication passe : de la mise en scène vers le public. Ce