Le président du conseil sous la iiie et le ive république :
Comme le parlementarisme, la fonction de Président du Conseil à été paradoxalement emprunté au système alors même que l’on met en place la IIIe république. La IIIe République est née de manière inattendue la 4 septembre 1870, après plus de 80 ans d’instabilité constitutionnelle, et marque donc l’installation quasi définitive d’un régime républicain. Il sera le régime politique le plus long depuis la révolution de 1789. Cette troisième République marque par ailleurs l’adhésion par le peuple à un régime parlementaire, en réaction des échecs des premières et secondes Républiques qui avaient instituées une séparation extrêmement stricte des pouvoirs. Cela peut paraître paradoxal dans la mesure ou jusqu’à lors le modèle parlementaire n’avait été associé qu’aux monarchies : autrement dit, la IIIe République sera la première à concilier République et parlementarisme. La fonction de Président du Conseil traduit de fait ce compromis en ce qu’elle reprend les caractéristiques de celles d’un Premier Ministre. Le pouvoir exécutif devient donc bicéphale. La fonction de Président du Conseil apparaîtrait en France à la Restauration, et se maintiendra sous la monarchie de juillet. Ensuite, la pratique la fera de nouveau apparaitre sous la IIIe République. Néanmoins, les lois constitutionnelles de 1875 ne font nullement référence à un Président du Conseil. D’après elles, tous les ministres sont égaux et ont un rôle et des prérogatives similaires. Cependant, la loi constitutionnelle du 25 juillet 1875 dispose par son article 3 que chacun des actes du Président de la République doit être contresigné par un ministre, sans pour autant préciser quoique ce soit d’avantage. Cet article introduit toute de même par nature l'existence même d’un chef de cabinet sans pour autant le nommer et lui donner un statut. Ce dernier est responsable devant le Président de la République, mais aussi devant les chambres. À l’origine, dans