Le projet global
À partir des 1960, période où le Québec se trouvera forcé de défendre assidument son identité ainsi que son autonomie politique, le refus global (1948) qui avait initialement expatrié Paul-Émile Borduas aux États-Unis l’amène au même piédestal que les écrivains héros écrivains du moment portant une littérature de l’engagement : une littérature qui permis de transporter par ses valeurs et attiser par sa sensiblerie le changement social. Ainsi, est-ce que le rapatrié Refus Global témoignerait du même esprit que celui de l’engagement avec Gaston Miron et Compagnon des Amériques par exemple? Il est certain, avant de se lancer dans la précision, que Miron transmettait de façon avant-gardiste, donc avec moins d’impact immédiat, cette émancipation vers une conscience non-cadré opposé à celle endoctrinante et populaire.
Tout d’abord d’un point de vue ajusté, il est sans équivoque possible de retrouver, malgré des divergences marquées entre les deux textes, le même esprit chez ceux-ci. En effet, >1 et donc, bien que l’on ne perçoive pas encore clairement le mouvement nationaliste, que les appels à la révolte sont orchestrés différemment ou que l’on y retrouve un volet international, le prototype à la littérature de l’engagement qu’est le Refus global contient ces idées d’émancipation et d’identification désirée pour le Québec. On retrouve chez les deux œuvres ces besoins de s’affirmer, d’explorer, de jouir et de profiter, seulement explicités parfois différemment. Ceux-ci étant omniprésents, ils permettent des points de vérifications protéiformes. Dans les deux cas on réfère à la honte de soi-même vécu par les Québécois et au renfermement qui s’en suit, dans le refus global, jadis Canadien-Français ; à l’aide de répétition et des métaphores de l’homme chez le Refus global ou par la personnification d’un Québec au corps endolori pour Compagnon des Amériques. Respectivement, nous retrouvons la répétions de strophe commençant par le mot