Le progres technique peut il nuire a l'emploi
Pour revenir au sommaire des SES, c'est ici. Tous droits réservés.
Intro - L'idée que les machines détruiraient des emplois est ancienne. Au début du XIX° siècle déjà, les ouvriers anglais du textile s'en sont pris aux métiers à tisser qu'ils accusaient de leur voler leur travail. Ce fut le mouvement luddiste : à l'initiative d'un certain John Ludd, des quantités de machines furent rendues inutilisables en Grande-Bretagne. A notre époque où la mémoire des ordinateurs double tous les deux ou trois ans, et où le taux de chômage se situe à près de 10% en France , la question du lien éventuel entre progrès technique et chômage est à nouveau posée. Les innovations de procédés et de produits conduisent-elles à la hausse du nombre de chômeurs ? Ne favorisent-elles pas au contraire la croissance, c’est-à-dire l’augmentation de la production, donc les créations d’emploi ?
I. A long terme, les effets positifs du progrès technique sur la croissance et l’emploi l’emportent en principe largement sur ses éventuels effets négatifs
A) A court terme le progrès technique peut avoir un effet négatif sur l’emploi, donc sur la croissance
1/ Les innovations de procédé peuvent avoir un effet négatif sur l'emploi car elles augmentent la productivité du travail. Autrement dit, elles permettent de produire autant avec moins de personnel. Ainsi la robotisation dans l'industrie automobile a conduit à des vagues massives de licenciements au cours des années 80. Même les innovations de produit peuvent aboutir à la suppression d'emplois. Ainsi la généralisation des machines à laver a fait reculer le nombre d’employés de maison ; les marchands de glace d’eau ont quasiment disparu depuis qu'existent les congélateurs...
2/ Or les chômeurs subissent une diminution du revenu. A l’échelle d’un pays, l’augmentation du chômage risque ainsi de se traduire par un affaiblissement de la demande de