Le Problème des anticipations en économie
Par Thomas Jaeck, Michel Alexis, Barthélémy Duthoit et Elfège
Leylavergne
Avec l’aimable contribution du Pr. Chiappori, (Université Columbia, New York).
La chute des anciens modèles économiques, l’avènement du monétarisme et l’augmentation des incertitudes théoriques liées aux rapports d’anticipation entre les sphères politiques et économiques, vont donner naissance à un nouveau paradigme scientifique en économie qui se situe au fondement même des statuts de la plupart des banques centrales, la BCE en particulier.
Quel est le rôle joué par la monnaie dans une économie ? Ce problème central en économie a soulevé un certain nombre de polémiques. D’un coté, certains comme Adam Smith défendent sa neutralité alors que d’autres comme John Maynard Keynes pensent que la monnaie joue un rôle majeur dans l’économie. L’après guerre, avec les trente glorieuses, s’est distinguée comme étant l’apogée des politiques monétaires Keynésiennes (ou expansionnistes). Cependant, cette période faste fut révolue dans les années 1970 avec l’apparition d’un phénomène jusqu’alors inconnu : la
« stagflation », c’est à dire la situation d’une cohabitation entre une croissance faible et une inflation forte auxquelles on peut ajouter un taux de chômage élevé. La politique monétaire keynésienne s’est trouvée impuissante pour relancer l’économie et a ainsi laissé place à une politique monétaire néoclassique ou « monétariste » avec des économistes comme Milton
Friedman. Pour eux, la politique monétaire ne peut avoir qu’un seul objectif, la lutte contre l’inflation. Dans ce but, les partisans de cette nouvelle école (l’école de Chicago) ont décidé d’essayer d’établir une croissance économique stable au travers de la création de banques centrales indépendantes des gouvernements telles que la BCE (Banque Centrale Européenne, la
FED (Réserve Fédérale des Etats-Unis) ou la BEAC (Banque des Etats de l’Afrique Centrale) et la
BCEAO (Banque des Etats de