le prefet de region super prefet ?
Le préfet incarne un personnage énigmatique. On entend parler dans les médias, parfois à demi-mots, de limogeage de préfets par les ministres de l’intérieur mais ces hauts fonctionnaires restent abstractifs, loin du réel des administrés, qui, pourtant, croient en leur toute puissance. Paul Bernard, ancien préfet de région, dans la préface de Le Préfet face au XXIème siècle de Bernard Larvaron, évoque même l’idée d’une énigme préfectorale. En effet, le corps préfectoral est une originalité française tant dans la longévité de l’institution que par sa pérennité, qui est souvent remise en question comme une exception anachronique dans l’Europe contemporaine.
C’est Napoléon Bonaparte, Premier consul, qui institué au départ, en 1800, dans chaque département un représentant de l’Etat. A cette époque, le préfet contrôlait, animait le Conseil général et désignait les Maires des communes de plus de 500 habitants. De nos jours, le préfet est le dépositaire unique de l’autorité de l’Etat dans la région ou dans le département, seule haut fonctionnaire possédant une base constitutionnelle, aux articles 13 et 72 de la Constitution de 1958, qui l’institue comme représentant des membres du Gouvernement.
Le préfet de région a été créé beaucoup plus tard que le préfet de département. Dans la science administrative, l’idée d’instituer une autorité qui vienne harmoniser l’action de plusieurs préfets dans le cadre territorial d’une circonscription plus vaste que le département n’est pas nouvelle. Progressivement, depuis 1982, le niveau régional de l’Etat s’est affirmé, en parallèle au développement de la décentralisation. De là, le préfet de région est devenu en quelque sorte la « clé de voûte » des administrations de l’Etat sur l’ensemble du territoire régional, puis, plus globalement, l’ordonnateur secondaire unique de l’Etat.
Ainsi, dans quel cadre et par quelles attributions s’est concrétisée la prééminence de la fonction du préfet de