Le pouvoir des fables
Nous avons tous appris à l’école primaire des fables de La Fontaine pour l’originalité des récits, le caractère plaisant du monde animal mis en scène et le brio du style. Aujourd’hui, nous reconnaissons à juste titre les talents de ce poète en nous intéressant à la portée morale de ses Fables en tant que modèles parfaits de l’apologue. Il nous est impossible d’étudier des fables en dissociant la forme (« le corps ») du fond
(« l’âme »). Ces deux critères sont complémentaires et indispensables à la rédaction d’un apologue. Même si la part du récit, de la rêverie, semble au premier abord la plus importante et que la morale paraît seulement s’y adjoindre, nous devons toutefois nous demander quelle est la véritable raison d’être de l’apologue : le plaisir de la fiction ou l’enseignement que nous en tirons ?
I) Une œuvre accessible à tous
1) De véritables petits « contes »
- Une véritable autonomie du récit.
- Qualités propres de la narration : alternance récits, descriptions, dialogues.
- Des personnages à part entière.
- Des récits construits : exposition, intrigue, dénouement.
2) Des récits plaisants
- Un univers de fantaisie très plaisant (notamment le monde animal).
- Des situations concrètes qui marquent l’esprit et parlent à l’imagination.
- Une large exploitation des ressources du comique (de mots, de gestes, de situations…). II) Un récit qui parle à l’esprit
1) Un récit prétexte à une argumentation
- Les personnages sont des caractères représentatifs d’une idée ou d’une valeur.
- Les Fables dressent le tableau d’une société tout entière.
- Un lien constant est établi entre les faits (le récit) et les idées (la morale), en passant de l’exemple à la généralisation, du concret à l’abstrait.
2) Une lecture orientée
- Si la morale est donnée explicitement au début du texte, elle oriente la lecture et donne à voir plus qu’un récit. Si elle nous est proposée à la fin, elle nous